SOFOR
15 rue de Belgique
33800 Bordeaux
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Depuis plus de cinquante ans, les prisons françaises sont enlisées dans les mêmes problématiques : accroissement quasi constant du nombre de détenus et surpopulation, taux d'incarcération démesuré compte tenu d'un niveau de criminalité qui pourtant lui, ne cesse de baisser, etc. L'augmentation du nombre de personnes incarcérées souffrant de troubles mentaux est également observée, si bien que soigner en prison est devenu un enjeu de santé publique. L'accompagnement de détenus présentant des vulnérabilités psychiques réactionnelles, liées notamment aux conditions d'enfermement, ou ayant une pathologie psychiatrique avérée interroge tout à la fois les pratiques professionnelles et les dispositifs spécifiques. En s'immisçant dans ce milieu extrêmement contagieux et pathogène qu'est la pénitentiaire, l'expression de la folie et des troubles psychiques placent l'ensemble des personnels y intervenant dans des situations complexes et parfois paradoxales.
Afin d'élaborer ces tensions, cette formation propose aux participants :
Historique et évolutions actuelles des prisons.
Psychiatrie et prison : une histoire conjointe.
Protéger la société et/ou punir et réinsérer les personnes.
L'invisibilité des hommes et des lieux.
Politiques pénitentiaires et logiques pénales : les modes de peines, l'expertise psychiatrique.
Les rapports du Contrôleur général des lieux de privation de liberté et la question des Droits de l'Homme en prison.
Sociologie des lieux d'enfermement.
Qui sont les détenus ? Pourquoi enferme-t-on ?
Logiques sociales de l'emprisonnement et facteurs sociaux déterminants dans la détention.
Caractéristiques sociodémographiques des incarcérés et variations.
L'univers carcéral et ses effets sur les détenus et les professionnels.
L'institution totale et ses processus de déshumanisation, dé-subjectivation, de perte d'intimité.
Modifications des sensorialités et de la corporalité.
Contrôle et dépendance, temporalité carcérale.
Les effets de groupes, la surpopulation et les nouvelles technologies de surveillance.
La prévalance des troubles psychiatriques en prison.
Troubles antécédents à l'incarcération et/ou troubles réactionnels : dépression et troubles anxieux, addictions et dépendances, troubles psychotiques.
La médicalisation des détenus.
La prévention du suicide en prison.
Les modalités d'organisation des soins aux détenus.
Spécificités des dispositifs existants : UCSA, SMPR, UHSA, unité de soins post-carcéral, etc.
Une relation triangulaire : détenu, surveillant, soignant.
Éthique et cadre légal du travail en prison : confidentialité, secret, etc.
La notion de dangerosité.
Dans le but de renforcer une approche globale de la question carcérale et dans un souci d'interroger la place du soin lors des différentes étapes de la "prisonniérisation" (entrées/sorties sèches, procès, conditions d'incarcération), l'analyse des pratiques professionnelles, à partir de situations présentées par les participants, portera systématiquement son attention sur :
Alternance entre apports théoriques et analyse des pratiques professionnelles.
Travail à partir et sur les représentations sociales et personnelles de l 'univers carcéral.
Approche analytique et clinique.
Illustrations par supports médias (cinématographiques, musicaux, littéraires, témoignages).
Bibliographie. Questionnaires de bilan et d'auto-évaluation des acquis de la formation.
L'ensemble des professionnels du soin en milieu carcéral ou exerçant auprès de détenus. Les travailleurs sociaux et éducateurs spécialisés en milieu ouvert ou fermé (SPIP, PJJ, etc.), les personnels de surveillance et de sécurité pénitentiaire, les intervenants culturels et associatifs en prison, les avocats, les détenus et anciens détenus. Aucun prérequis.
NOMBRE DE PARTICIPANTS
15 personnes maximum
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