Nos finalités
Fondée en 1984 par le philosophe Francis Jeanson, des médecins psychiatres et des infirmiers psychiatriques, la SOFOR (Sud-Ouest Formation Recherche) est une association Loi 1901 qui vise à promouvoir tant la subjectivité et la citoyenneté des personnes qui font l’objet de soins psychiatriques, d’accompagnements éducatifs et sociaux, que celles des professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social. En ce sens, notre organisme propose des actions de formation et de recherche dans une optique d’ouverture sur la Cité, selon des modalités pédagogiques dynamiques et expérientielles.
Au début, nos formations s’adressaient presque exclusivement aux soignants des établissements psychiatriques désireux de participer à la mise en place de la politique de sectorisation, qui, depuis les années soixante, proposait un dispositif de soin dans la communauté et non plus exclusivement à l’hôpital psychiatrique. Depuis lors, ce dernier a perdu sa centralité dans l’accueil et l’accompagnement des personnes souffrantes de troubles psychiques. Elles vivent désormais dans la société et/ou sont soignées et accompagnées par des professionnels n’exerçant pas exclusivement en psychiatrie. C’est pourquoi nos formations sont destinées à l’ensemble des acteurs intervenant en santé mentale et auprès des personnes en situation de handicap, aussi bien soignants que travailleurs sociaux.
Aujourd’hui, notre champ d’exercice est marqué par sa complexification. Les établissements recevant des publics vulnérables connaissent des diminutions budgétaires, un renouvellement et un rajeunissement des professionnels, des injonctions de bonnes pratiques et dans le même temps, accueillent toujours plus de personnes en situation de précarité et/ou en grande détresse psychosociale. Quotidiennement aux prises avec le défi de la souffrance psychique, les personnels des institutions psychiatriques, du médico-social et du social, ont plus que jamais besoin de s’assurer de leur propre pratique professionnelle, d’en saisir le sens, les conditions et les limites. Comment comprendre et accompagner cette souffrance qui se donne à entendre ? Qu’il s’agisse d’une personne hospitalisée, d’un résident en MAS ou en foyer, d’un enfant en DITEP, en hôpital de jour ou en famille d’accueil, d’une personne exclue ou incarcérée, comment prendre soin de cet autre, sujet et citoyen de droit ?
Attentifs aux interrogations et aux demandes qui s’expriment à l’occasion des formations, nous éprouvons encore aujourd’hui le besoin de réaffirmer les principes transversaux qui soutiennent notre engagement.
- Le soin psychique et l’accompagnement social constituent des praxis : des pratiques constamment sommées de réfléchir sur elles-mêmes et leurs histoires. Narrer et connaître l’histoire des institutions, des professions ou des disciplines, permet de transmettre et d’échanger en conscience, sur ce qui a été déjà expérimenté ou pensé. C’est se donner les moyens d’élaborer ensemble pour mieux agir ensemble, en construisant et en partageant pour faire culture.
- La prise en compte de la dimension biopsychosocial du sujet est un préalable qui suppose une approche multiréférencée et complémentaire. L’exigence du respect de l’autre, dans sa globalité, passe par la capacité des équipes à dialoguer avec les familles et les acteurs sociaux, à articuler plusieurs approches théorico-pratiques pour accompagner chacun dans sa singularité et à savoir se rassembler.
- Le travail d’équipe qui, quel que soit le champ d’intervention, pose et repose au groupe la question du sens de la pratique individuelle et collective. Le travail en équipe est le temps du travail du groupe sur lui-même, la possible expression de son perpétuel souci de cohérence. C’est cette capacité de l’équipe à prendre soin d’elle-même pour pouvoir prendre soin de l’autre. Le travail en équipe va de l’intra vers l’inter (travail avec les différents partenaires) et reste aujourd’hui la pierre angulaire de tout accompagnement.
- Enfin, la psychopathologie, matière incontournable, à la fois malléable et solide, est cette traduction d’une pensée en mouvement qui cherche à comprendre et à dire. Sans dogmatisme et avec l’humilité, il s’agit de savoir faire dialoguer des champs théoriques et pratiques, certes diversifiés, mais ayant en commun d’exprimer quelque chose sur les multiples visages de la souffrance.
C’est dans ce maillage complexe que nos formations se proposent d’être un étayage, un partenaire supplémentaire au service des équipes et de chaque professionnel, pour accompagner l’exercice « sur le fil » d’une pratique qu’il convient sans cesse d’interroger.